Homesick

Sujet: Homesick Sam 15 Déc - 21:07

HomesickMalgré son apparence parfois jugée excentrique, Ame passe parfaitement inaperçu dès qu'on lui fourre un quelconque ouvrage entre les mains. Le temps n'existe plus, lorsque son regard parcoure les pages l'une après l'autre, les faisant défiler à un rythme impressionnant. C'est un roman qu'il a ramené de son pays natal, bien que la lecture ne lui pose pas de souci particulier en anglais non plus. Assis à même le sol, il n'a plus conscience de ce qui se passe à ses cotés, ce qui l'empêche de réagir lorsqu'un être fantomatique se décide à lui adresser la parole. Pas maintenant, le dénouement est proche et il a un besoin viscéral de découvrir la fin pour s'autoriser à aller dormir ensuite. Lire dans la salle commune n'aurait pas été agréable, trop de premières années en train de demander de l'aide pour leurs devoirs ou de travailler tous ensemble.

Peut-être que fuir Jude et les autres n'était pas très poli. Heureusement qu'Ame ne pourrait pas moins se soucier de ce qu'il provoque chez les autres. De toute façon, il n'est pas là pour— refaire les mêmes erreurs et se laisser manipuler par des gens dont il n'a que faire. Genoux repliés, Ame n'a pas l'impression que le silence qui l'entoure soit un problème. Lorsqu'il a quitté la tour, des élèves déambulaient encore, quoique peu. Le règlement, l'adolescent le connaît, plus ou moins. C'est qu'on leur a distribué sur des parchemins, et qu'il a tendance à lire un peu trop vite. Ce qui lui joue des tours lorsque sa langue maternelle n'est pas celle sur le papier. Si on l'interrompt, le bleu et argent pourra toujours prétendre avoir souhaité s'isoler pour étudier un peu. N'est-ce pas pour cela qu'il se trouve au sein d'une salle de classe déserte ?

Il s'agit de la première porte non fermée qu'il a croisé. Visiblement, cet endroit sert aux élèves lors des révisions, ou bien pour la pratique. Qu'importe la réponse, cela convient bien à l'adolescent. La lune éclaire les pages juste assez pour lui permettre de suivre le texte qui défile sous ses yeux fatigués. N'est-ce pas un peu tard ? Plus que quelques chapitres, ça peut attendre. Dès la fin des cours de la journée, il s'est changé, pour enfilé un ensemble noir plus confortable. L'uniforme d'ici ne lui convient guère, il gratte un peu. Probablement psychologique, pas qu'Ame ne s'amuse à s'analyser durant son temps libre. C'est que ça deviendrait vite épuisant.

Un bâillement est étouffé avec le dos de sa main, lui signalant que bientôt, il lui faudra retourner dans la tour pour se reposer. Le nouveau Serdaigle ignore encore que les couloirs sombres et déserts ne lui seront pas d'une grande aide pour retrouver son chemin. Mémoriser l'école ne vient pas en quelques semaines, qu'importe qu'on lui ait confié un plan en début d'année. Les couloirs et les étages n'ont pas le moindre sens dessus, à ses yeux. Rester à l'écart, refuser d'apprendre à s'orienter— tout ça, c'est des excuses pour éviter de s'intégrer. La pensée est suffisante pour lui faire perdre le fil et le marque-page est glissé brutalement au milieu de l'ouvrage un peu plus tard. Impossible de retrouver sa concentration, bon sang. Depuis son accident avec la magie noire, ça lui arrive parfois. Pourquoi est-ce que son esprit ne peut pas se taire, au lieu de dire de telles vérités ? Pourquoi vouloir appartenir à ce lieu, de toute manière ? Il n'y a plus personne pour être fier de lui, sa famille l'ayant envoyé aussi loin que possible pour avoir la paix.

Ame ne peut s'empêcher de les abhorrer, de regretter d'être l'enfant de l'amour devenu celui de l'échec.

Peut-être qu'il vaut mieux quitter la salle de classe à présent. Poussant la porte avec son épaule, livre dans les bras, Ame est envahi par un doute soudain.

De quel côté est-il arrivé, déjà ?

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Sujet: Re: Homesick Ven 18 Jan - 23:28

"Homesick"

L'amour est resté, comme une grande image survit seule au réveil dans un son effacé - Lamartine

Depuis que la Russe avait été nommée préfète, celle-ci respectait bien les tâches à faire bien qu'elle en trouve certaines chiantes. Néanmoins, elle aimait bien lorsque cela était en soirée comme à l'heure actuelle étant donné qu'il n'y avait pas de présence humaine dans les couloirs sauf exceptions. Évidemment, les élèves hors dortoir ne devaient pas se promener la nuit et Valeriya n'avait pas excessivement envie d'en voir bien que cela pourrait être très probable, comme les Maraudeurs qui, apparemment, aimaient bien se promener la nuit. N'étant que préfète depuis récemment, l'aiglonne n'a pu les attraper, encore.

Donc, durant cette calme soirée, la Slave se trouvait au troisième étage, marchant en étant perdue dans ses pensées. Son badge de préfète était bien visible à côté de celui de Serdaigle vu qu'elle portait l'uniforme à l'heure actuelle. Depuis les événements où un élève plus âgé de sa maison s'était vu disparaître, voir mort, il était impératif que les préfets de l'école se promènent dans les couloirs afin de veiller qu'il n'y arrive pas d'autre incident de ce genre-là.

Elle pensait fortement à son père, rêvant qu'il était encore là, près d'elle. Il avait été dure sur elle, durant son enfance, mais cela a permis à la jeune fille de se développer intellectuellement assez rapidement tout comme dans la gymnastique et le patinage artistique où elle aurait très bien pu faire l'équipe olympique si elle avait été dans son pays d'origine. Peut-être aux prochains jeux.

Cette soirée devenait d'un ennui sans merci et la Zhakarova envisageait peut-être d'aller faire un tour à la salle de bain des préfets pour simplement relaxer. Était-ce une bonne idée que de faire cela durant une ronde préfectorale ? Probablement pas. Elle n'allait que terminer la ronde et ensuite filer vers la tour de Serdaigle pour s'y coucher, en espérant que Trelawney parle pas de prophétie dans son sommeil, elle qui exaspère la Russe.

Après toutes ces pensées, Valeriya ne voyait et n'entendait toujours rien de suspect jusqu'à ce qu'elle entende une porte ouvrir. Était-ce un professeur, un autre préfet ou un élève qui n'avait pas d'affaire-là ? La Serdaigle allait le découvrir très rapidement car elle arrivait près de la porte qui était entre-ouverte. Elle espérait bien attraper un Serpentard étant donné que ceux-ci ne cessent de se la péter et également d'insulter Casey, ou bien un des Maraudeurs (Potter ou Black).

Un élève en sortit et celui-ci semblait perdu, n'ayant pas remarqué la présence de la Russe. C'était un Asiatique dont elle ne connaissait pas, l'ayant peut-être vu une fois ou deux. Il était Serdaigle. En tout cas, il n'était pas en cinquième année, sinon elle se serait souvenue de son nom. Valeriya n'avait pas de difficulté à retenir les noms même si ceux-ci étaient compliqués. Dans son pays natal, plusieurs noms étaient longs et difficiles à écrire pour les gens ne parlant pas les langues slaves. Le nom paternel de sa mère était "Tsekhanovetskaya". Ce n'étaient pas tous les occidentaux qui pouvaient l'écrire ou le prononcer sans faute. Tout cela pour dire que le nom du garçon ne lui revenait pas car elle ne lui avait jamais parlé. La jeune fille finit donc par apparaître dans le champ de vision de l'aigle inconnu qui semblait littéralement perdu. Pourtant, il ne semblait pas être en première année. S'approchant silencieusement, l'Européenne de l'est se mit enfin à parler, sans sourire :

« J'aurais espéré attraper un Serpentard. Hélas, un élève de ma maison. Dois-je donc te punir, ou ne dois-je pas te punir, telle est la question. Quel est ton nom ? » Demanda la préfète, d'un ton neutre.

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