Rules are made to be broken ft. Lizzy Kang

Il avait beau se la jouer ado rebelle qui aime défier et contourner les règles, James n'aimait pas causer des inquiétudes inutiles à ses parents. Il les adorait tellement, pour rien au monde il n'aurait voulu une famille différente. Même son manque d'un frère ou d'une sœur avait été comblé avec le temps alors que Sirius avait débarqué chez lui sans prévenir. Sans poser trop de questions indiscrètes et en toute bienveillance, Monsieur et Madame Potter l'avaient accueilli, parce qu'ils étaient comme ça. Ils avaient bon coeur. Mais ils vieillissaient et le garçon s'en rendait compte, encore plus en rentrant chez lui après des mois passés à l'école.

Alors pour ne pas les inquiéter et les ménager, dès qu'ils avaient reçus l'autorisation de communiquer avec l'extérieur de ce qui s'était passé à Poudlard, James avait pris sa plus belle plume et rédigé une lettre adressée à ses chers parents pour les rassurer. Il avait écrit qu'il allait bien, que les corps enseignants géraient la situation, qu'ils n'avaient donc pas à s'inquiéter. Il ajoutait que des couvre-feux avaient été instauré et qu'il promettait d'être sage et de respecter ces nouveaux horaires, de ne pas prendre des risques en allant au devant du danger. Et bien sur, il avait écrit qu'il les aimait.

Allait-il respecter ces mots? Il était fort probable que non. James était curieux et agissait toujours avant de réfléchir. Un jour il en payerait très certainement le prix fort. Mais du haut de ses 16 ans, il se pensait intouchable. La lettre rédigée, il s'était empressé d'aller à la volière pour la donner à sa chouette, en espérant qu'elle soit là. Elle détestait qu'il utilise une chouette de l'école pour porter ses lettres à sa place, et le lui faisait comprendre à coup de bec le lendemain matin. Mais elle avait aussi le don de ne jamais être à la volière quand il avait besoin d'elle et la réprimandait comme un enfant, comme si elle pouvait comprendre des longues tirades. Ils entretenaient une drôle de relation depuis qu'ils s'étaient mutuellement adopté l'été qui précédait son entrée à l'école de sorcellerie.

Il poussa la porte de la volière dont le grincement passait presque inaperçu au milieu des hululements et battements d'ailes. Il grimpa l'interminable escalier en colimaçon sans souffrir d’essoufflement grâce à ses virées nocturnes et entrainement de Quidditch. Une camarade était présente. De dos, elle lâchait des bouts de parchemin dans le vent. Fronçant les sourcils et reconnaissant la jeune fille comme étant Lizzy, James se demandait pourquoi elle faisait ça.

A vrai dire il ne pensait pas qu'elle puisse avoir des problèmes, mais ce geste lui faisait penser à Sirius quand il recevait des lettres de ses parents et jamais il ne voulait en parler. Mais elle allait finir par se retourner et savoir qu'il était là et avait vu son magnifique lancer de bouts de papiers. Le silence qui allait suivre n'allait en être que plus gênant. Ne sachant trop comment réagir, James se contenta de faire ce qu'il faisait le mieux et lança une blague. « C'est la nouvelle façon de faire ? Dis, c'est plus rapide que le hibou ta technique, non parce que ça m'intéresse !! » Il continuait en exagérant une moue dépitée. « D'ailleurs, ma chouette est pas là, encore ... Je la suspecte de m'être hautement infidèle ! Et elle ose se plaindre après ! » Faire rire permettait toujours de détendre l'atmosphère et James était un spécialiste pour parler pour ne rien dire.

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James Potter

« Retenir équivaut à croire qu'il y a seulement un passé, lâcher prise, c'est savoir qu'il y a un avenir. »

Qu'est ce qu'il lui avait pris ? Elle-même ne le savait pas. Elle se souvenait avoir vu plusieurs personnes dans son dortoir se mettre à écrire. Elle avait entendu certaines discussions comme quoi les parents étaient fous d'inquiétude et certains demandaient même à rentrer chez eux... Mais honnêtement, en quoi ça la concernait ? Elle qui n'avait pas de parents très regardants. Elle qui aurait préféré crever que retourner là bas... Pourtant, à force d'en entendre parler, elle avait fini par y repenser. A sa sœur, à sa tristesse... A cet été lacérant qui lui avait semblé durer trois ans. Et elle avait finit par prendre une plume, Elisabeth. Mettre des mots sur le papier, tenter de faire des phrases cohérentes... Sauf que ça n'avait rien à voir avec une lettre bienveillante. C'était juste... Des larmes, de la douleur... Des cris qu'elle retenait depuis des mois. Y avait la rage qui habitait ses phrases, la souffrance qui raturait la page. Incapable de s'arrêter, incapable de se soulager. Finalement, c'était des perles de sel qui étaient venues souiller le papier. Et puis elle s'était dirigée avec hargne vers la volière, prête à en découdre. Plus courageuse que jamais. Sauf qu'à chaque marche de l'imposante tour, y avait le doute qui s’immisçait. La culpabilité qui la rongeait. Et elle savait plus quoi faire la rousse. Divisée entre faire demi tour et enfin se libérer de son fardeau. Au final, elle était arrivée en haut. Mais au moment de donner son mot... Y avait plus eu personne. Parce que malgré tout, elle était pas si égoïste que ça la gamine. Empathie trop grande envers quelqu'un qui lui crachait au visage à chaque occasion. Elle lui en voulait, à en mourir. Et elle l'aimait, à en crever. C'était sa moitié... Une moitié arrachée, laissant la blessure vive. Jamais vraiment soignée. Alors elle avait froissé la lettre, elle l'avait reniée. S'acharnant sur le papier, le déchirant et le malmenant jusqu'à se retrouver avec une pluie de confettis. Et alors que les morceaux de son âme s'éparpillaient avec le vent, souvenir amer d'un mal être constant... Les larmes affluaient encore, faiblesse cachée ravivée. Qu'importe ? Elle pouvait se laisser aller dans la solitude et la quiétude que lui conférait cette tour remplie de volatiles qui ne viendront jamais lui poser quelconque question. Il fallait croire que les erreurs de calcul étaient courantes, vu qu'une voix humaine et connue s'éleva, faisant sursauter la lionne qui n'était à l'instant que chaton. Essuyant à la va vite son visage ruisselant d'un revers de manche, c'est un sourire rieur qu'elle lui offrit, bien que bancal et faux. « Impressionné, hein ? J'suis sûre que toi aussi tu veux essayer ! » Pourtant, malgré le malaise, son cœur lui, était reconnaissant. Il avait ce don de détendre l'atmosphère... De pas chercher à comprendre. « Je sais pas si c'est plus rapide mais... En tout cas, y a pas besoin de s’embarrasser d'une chouette ! » Sa remarque suivante fit monter un rire qui semblait bien plus vivant, et elle secoua la tête comme exaspérée de sa connerie. « Sans doute ne se plaindrait-elle pas si tu lui étais fidèle ? Tu la nourris bien au moins ? Si ça se trouve elle fait le tour des mangeoires en ce moment même ! » Et le regard suspicieux s'éleva le long des murs à la recherche d'une chouette dont elle ne connaissait même pas la description. « Ou alors elle doit croire que son maître est aussi un tombeur pour son espèce... La jalousie chez les femelles... Ravageur ! » Mais bon, quand on traînait avec Sirius, c'était bien difficile de ne pas finir embarquer dans ses merdes !

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James ignora les yeux rouges de la jeune fille et son mouvement pour essuyer les larmes qui coulaient sur ses joues. Par pudeur, blesser Lizzy alors qu'elle ne semblait pas au top de sa forme était la dernière de ses intentions. Il était vrai que le garçon pouvait se montrer très mesquin avec les personnes qu'il ne supportait pas. Il était même odieux, ignorant royalement les sentiments de ces personnes, se moquant d'eux avec dédains et sans aucun scrupule. Mais il n'agissait pas de la sorte avec tout le monde. Rabaisser les autres et les faire souffrir n'était pas sa passion première.

James avait même un grand coeur et voir Lizzy dans cet état le peinait. Tout comme il détestait le sourire faux accroché aux lèvres de son frère de coeur quand il recevait du courrier ou revenait de vacances. Alors, dans ces moments-là, il donnait de sa personne, sans chercher à recevoir, se faisant même envoyer bouler quelques fois. Il faisait des blagues jusqu'à ce qu'un vrai sourire réapparaisse. Sa technique fonctionnait pour Sirius, il la testait sur Lizzy. Et ça semblait marcher. Le coeur plus léger, la jeune fille joua à son jeu et ria légèrement alors qu'il disait suspecter son oiseau d'infidélité. C'était grotesque. Mais James n'avait pas peur du ridicule, se tourner en dérision pour faire rire ses amis ne le dérangeait pas le moindre du monde.

S'estimant être sur la bonne voie pour effacer toutes traces de larmes des yeux de sa camarade de Quidditch, James continuait en s'écriant d'un ton faussement outré et les yeux bien trop écarquillés pour que ce soit naturel. « Comment ?? Tu oses insinuer que je ne nourris pas ma chouette ! La vérité, » continuait le garçon en changeant de ton pour se faire passer pour la victime de l'histoire. « c'est que tu as raison ... Y'a bien une histoire de jalousie et de fille derrière tout ça ... MAIS !! » continuait-il en levant sa main droite qui tenait toujours sa missive comme s'il était en pleine représentation théâtral « je suis bien en peine d'arriver à la cheville de ce sacré Sirius ! La seule qui se bat pour moi, reste ma mère ... Je pense que ma chouette est à Godric's Hollow. Je suspecte maman de la dresser contre moi !! » Le ton se faisait plus conspirateur et se penchant légèrement vers la jeune fille, il continuait d'exposer sa théorie complètement farfelue qui n'avait ni queue ni tête.

« Genre, elle lui donne de la nourriture de haute qualité à la maison dans l'unique but que ma chouette me violente si je ne lui écris pas assez souvent. Genre, elle est tellement bien là-bas qu'elle veut y retourner. Ma chouette je parle. Et si je lui donne pas assez de raisons pour y retourner, à ma chouette donc. Elle est pas contente. Et maman obtient donc ce qu'elle veut de moi, plus de courrier et d'attention de ma part » Cela n'avait aucun sens, Euphémia aimait et couvait son fils mais de la à agir de la sorte, ça ne lui ressemblait pas du tout. Mais de cela, James s'en fichait et se redressait même plutôt fière de lui et de sa théorie. Euphémia avait acquis une petite notoriété parmi les étudiants de Gryffondor. Il faut dire qu'elle envoyait très régulièrement des colis de friandises à son fils qu'il partageait volontiers dans la salle commune.

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« Retenir équivaut à croire qu'il y a seulement un passé, lâcher prise, c'est savoir qu'il y a un avenir. »

Si la jeune fille était connue pour son extravagance, n'ayant pas froid aux yeux et osant tout, il n'en restait pas moins que l'asiatique avait été élevée selon certains principes propres à son pays. Ainsi conservait-elle de la pudeur sur certains sujets, comme la nudité ou les larmes, la rendant parfois vulnérable et bien moins sure d'elle. Les faiblesses, bien que ça n'en soit pas vraiment une de ressentir, étaient une honte qu'elle se devait de camoufler. Et si elle savait pertinemment être bien piètre actrice en cet instant présent, elle remerciait James de tout cœur de jouer le jeu. Croyant presque qu'il n'y voyait que du feu.

L'histoire sur sa chouette était abracadabrantesque, assurément, mais elle lui conférait un peu de chaleur et distrayait ses pensées sombres. L'adolescent était sans aucun doute doué quand il s'agissait de faire le pitre, mais elle n'aurait jamais cru qu'il saurait réconforter de la même façon. Un aspect mit en lumière aujourd'hui qui lui conféra des points mine de rien. Ainsi son sourire devint réel tandis qu'elle l'écoutait déblatérer ses inepties, hochant la tête tout en faisant mine de le croire. « Je n'insinue rien, je demande ! » Après tout, c'était peut être une gloutonne. Ou elle avait trouvé de la nourriture de meilleure qualité ailleurs, bien que la forêt interdite ne soit sûrement pas le terrain de chasse idéal... Mais bien loin de s'arrêter là, les péripéties de son animal de compagnie, digne d'un roman, continuèrent dans une quête de jalousie, de sournoiserie et de... Problèmes familiaux. Elisabeth ouvrant progressivement des yeux de plus en plus grand, s'attendant à tout sauf à ce dénouement, elle finit par exploser de rire sans même pouvoir se retenir. Il était... Idiot. Réellement. « Tu es si irrésistible que ta propre mère ne peut plus se passer de toi, c'est ça ? Et ta chouette, infidèle à sa plus grande honte, travaille pour la patronne en secret ? » Ça dépassait l'imagination et pourtant... La demoiselle aimait à se prendre au jeu de ce grand dadet si fier de sa connerie. « Je vois, je vois... Et bien à ce rythme là, c'est de l'ordre du complot ! Tu devrais porter plainte ! » Puis mettant soudainement sa main devant sa bouche, ses pupilles étincelèrent de méfiance et son regard se balada tout autour, comme si un danger rodait. Finalement, d'un signe de main, elle lui fit signe de se rapprocher avant de lui souffler à l'oreille. « Si ça se trouve, parmi les hiboux, il y a des espions ! » Mine soudain choquée par cette révélation, comme comprenant l'horreur qu'engendrait soit disant pareille action, ses iris remarquèrent finalement la lettre qu'il tenait depuis un moment. « A mon humble avis, tu ferais mieux de l'envoyer avant qu'il ne t'arrive malheur ! Et j'espère que c'est bien pour ta mère et non une admiratrice secrète, pas envie de découvrir un cadavre au détour d'un placard ! » Son minois passant de la peur à la tristesse, elle essuya alors une larme imaginaire cette fois, faisant mine d'être profondément peinée par telle alternative.

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Les yeux de James s'écarquillèrent d’effroi. Heureusement que le garçon souhaitait devenir joueur de Quidditch plutôt qu'acteur, car son jeu était nettement meilleur dans le sport qu'en forçant ses émotions pour faire semblant. D'ailleurs, James écarquillait ses yeux d'effroi, ou tout du moins, essayait de paraître effrayé par l'idée développée par Lizzy. L'histoire partait dans un véritable n'importe quoi, mais qu'importait la mission était réussie à 300%. La jeune fille souriait et riait à ses bêtises. Il n'en fallait pas plus pour que James soit fier de lui et ses imbécillités.

James regardait nerveusement à gauche et à droite du coin de l’œil et essayant de repérer les espions parmi les oiseaux, avant de se retourner interloqué vers la jeune fille, ne voyant pas où elle voulait en venir avec sa dernière phrase. « Un cadavre ??! Pas compris ... Mais en tout cas, je ne suis pas un menteur ! » continuait James légèrement vexé. On pouvait le traiter de gamin, de manquer profondément de sérieux et parfois même de retenue, mais de menteur ? ça non ! James était entier et vrai comme garçon. Aussi, il déplia la missive et la montra à son amie en la penchant vers elle. « Tiens, regarde ! » continuait le garçon avant de poursuivre et commencer à lire à haute voix. « Chère maman, cher papa, je vous écris avant que vous ne vous inquiétiez inutilement à propos des derniers événements. Je vais bien, au top de la forme ! » James s'arrêtait là, non pas, non pas parce qu'il était pudique, mais simplement parce que ça n'avait pas de sens. Il voulait simplement montrer à Lizzy qu'il avait dit la vérité et le début de la lettre suffisait.

Il regardait d'ailleurs la jeune fille avec un sourire qui trahissait son contentement d'avoir prouvé qu'il avait raison. Il replia rapidement sa lettre et dans un clin d’œil à la jeune fille il lui lança : « Bon envoyons ça avant que les espions ne nous attaque ou ne rapporte toutes mes bêtises ! » Il s'approcha ensuite de la chouette la plus proche pour lui accrocher sa petite lettre à la patte. Il lui lissa doucement les plumes du dos avant de lui murmurer : « pour Euphémia Potter, Godric's Hollow. » La chouette s'envola à peine James avait fait un pas en arrière. Il la regarda s'élever un instant avant de se retourner vers sa camarade et de lui proposer joyeusement : « on redescend ? »

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James Potter

« Retenir équivaut à croire qu'il y a seulement un passé, lâcher prise, c'est savoir qu'il y a un avenir. »

Il était facile de juger les gens, et bon nombre de rumeurs couraient au sujet des maraudeurs, sujets favoris de certains de par leur popularité comme de leurs conneries. Les racontars allaient bon train et tous ne les tiraient pas vers le haut, au contraire. Pourtant, si on pouvait les trouver bêtes et puériles, voire beaux parleurs, Lizzy découvrait en eux une humanité et un cœur ainsi qu'un courage bien peu commun chez les autres. Certes, ils étaient idiots et fonçaient tête baissée dans les problèmes, un peu comme elle d'ailleurs. Mais au delà de tout ça, ils étaient de ceux qu'elle chérissait pour leur entierté et leur amitié. Aujourd'hui encore, James lui prouvait qu'elle avait raison de les apprécier et son cœur se soulevait, le remerciant silencieusement d'être à ses côtés.

« Et bien imagine que tu l'envoies à quelqu'un d'autre que ta mère et que ta chouette le découvre... La jalousie peut aller très loin, on risque un ou deux morts... » Hochant la tête, n'y croyant pas une seconde, elle rit en voyant qu'elle l'avait froissé. Décidément... « Gamin va ! » Elle le laissa néanmoins lire sa lettre et faire le fier, la nostalgie imprégnant son cœur en repensant à ce que pouvait être une famille entière, aimante et heureuse. Quelque chose qu'elle avait connu. Quelque chose qu'elle ne partageait plus, devenue intrus. La jeune fille n'en laissa cependant rien paraître, ne voulant pas gâcher ce qu'avait accompli le gryffondor, à savoir lui faire retrouver sa bonne humeur. Elle préféra donc s'aventurer sur le terrain de la taquinerie et retrouver sa zone de confort. « C'est bon, t'as fini de faire le beau ? De bouder aussi ? Je ne te savais pas plus susceptible qu'une fille ! » Elle lui envoya alors un clin d’œil avant de rire de bon cœur, approuvant ses dires. « Effectivement, j'ai beau ne pas avoir autant de succès que toi, je tiens à garder le peu de beauté que j'ai et ne pas finir défigurée. » Ces petites boules de plumes étaient certes adorables, mais leurs becs et leurs griffes faisaient sans aucun doute très mal. Même si en toute honnêteté, ils ne risquaient absolument rien, le tout étant une immense farce.

Attendant en silence qu'il envoie sa lettre, elle hocha la tête à sa demande, se retournant une dernière fois pour admirer la volière. Les bouts de papiers avaient disparus, comme n'ayant jamais existé, et seul subsistait le message remplit d'amour que la chouette porterait à une famille heureuse. Au fond, c'était pour le mieux. Chassant toutes ces pensées de son esprit, elle lui emboîta le pas dans les marches, paraissant presque à sa taille avec ses quelques marches d'avance. « Mais dis moi, si cette lettre devait les rassurer, as-tu prévu de devenir sage ? Vais-je assister à ta transformation en élève modèle ? » Sourire taquin, haussement de sourcils sournois, le rire sort mélodieux et résonne contre les parois.

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Les joutes verbales fusaient entre les deux amis, comme une balle de ping-pong en plein match. Aucun des deux ne voulait perdre la face, espérant obtenir le dernier mot avec sa répartie piquante. Comportement encore plus enfantin James lui tirait la langue et elle, elle le traitait de gamin. Il riait encore alors qu'elle lui disait qu'il était susceptible. Et c'est sans gêne aucune que le garçon répondait comme un enfant de huit ans pouvait le faire : « même pas vrai » en fermant sa bouche dans une moue boudeuse qui contredisait ses propos.

Oui James était susceptible. Il n'était pas parfait le gamin et même s'il avait du mal à l'avouer, ses réactions trahissaient bien souvent un manque de maturité évident. La jeune fille acquiesça à sa proposition de redescendre, il faut dire qu'entre les courants d'air et l'odeur des fientes de hiboux, la volière n'était pas l'endroit préféré de James. Ils commencèrent à descendre les marches, James précédant la jeune fille quand brusquement une de ses remarques et le joli son de son rire qui sortait de sa bouche le fit s'arrêter net.

La jeune fille se cogna conte son épaule alors qu'il se retournait vers elle une moue scandalisée étirant les traits de son visage. « Quoi ? Comment ? Je ne suis pas déjà un élève modèle ?? » Il plaça sa main droite sur son coeur souhaitant accentuer son air blessé. Mais son sérieux ne resta pas bien longtemps que déjà les yeux pétillants de malices, il confiait à la jeune fille en penchant son visage vers elle :« la vérité ma chère et je le lis dans vos yeux ! Mais n'aillez crainte, je reste votre preux chevalier, toujours le même ! Je ne compte pas changer une équipe qui gagne !! »

Et voilà que le garçon repartait dans ses délires, supposant cette fois-ci une crainte de la jeune fille de le voir devenir quelqu'un d'autre. Comme si elle était sa fan numéro 1, tellement accro à sa personnalité qu'elle ne voulait pas le voir changer. Il éclata de rire tout en éloignant son visage, légèrement gêné par cette proximité soudaine alors qu'elle était de son fait. Il se retourna pour continuer à descendre, le rapprochement corporel avec la jeune fille l'avait un peu perturbé à vrai dire. Il se traitait mentalement d'imbécile, il souhaitait plaisanter et voilà qu'il avait peur qu'elle imagine quelques choses. Alors qu'il n'y avait rien à imaginer. Non ? Si ?

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James Potter

« Retenir équivaut à croire qu'il y a seulement un passé, lâcher prise, c'est savoir qu'il y a un avenir. »

Eux deux, ils fonctionnaient à l'amour vache, ce n'était plus à prouver. D'humeur joueuse et taquine, la belle ne cessait de le chercher et il lui répondait le plus naturellement du monde, piqué à vif et désireux de faire le pitre. Il la faisait rire, c'était indéniable. Et c'était ce dont elle avait le plus besoin à l'heure actuelle. Un peu de légèreté, le mirage d'un nuage de bonheur. Lorsque la réalité était trop dure, mieux valait se complaire dans une illusion. Ainsi le suivait-elle dans les marches, se moquant de lui à demi-mot. Sans doute fut-elle punie lorsqu'en se stoppant, elle se cogna contre lui. Il avait l'épaule carrée et dure, son nez s'en souvint. Elle ne se démonta pourtant pas, haussant un sourcil, le poing sur la hanche, le défiant du regard. « Si toi tu es un modèle, moi je suis un génie. Voir même une jeune fille douce et calme, que l'on considère comme bonne à marier. » Le ton était narquois et le sourire insolent alors que son interlocuteur faisait de nouveau l'idiot, soi-disant outré et blessé par de telles insinuations. Il se rendit pourtant bien vite et lui avoua sa pensée avec une fierté mal contenue. Elisabeth ne pu s'empêcher de lever les yeux au ciel à ses mots avant de rire malgré elle. « Mon preux chevalier ? Suis-je une princesse en détresse ? » Il était bien rare qu'on la considère comme une fille. Sûrement parce qu'en plus d'être décomplexée, elle n'avait jamais été du genre à flirter. Sans doute aussi certains respectaient-ils le fait que même les maraudeurs ne s'y tentaient pas. Il n'en resta pas moins que la jeune fille en fut sincèrement surprise et amusée. « Est-ce donc ce que tu sors à chaque fille que tu tentes de draguer ? La phrase est pas mal, je le conçois. Mais tu ne peux pas dire à chacune que tu lui appartiens, tu mentirais à toutes. » S'il y avait bien un sujet sur lequel elle ne cessait de les chercher, James et Sirius, c'était bien celui là. Depuis qu'elle avait découvert leur immonde tableau dans la chambre, sur lequel elle ne figurait heureusement pas, elle envoyait des piques par légion. La demoiselle avait même glorifié Remus qui ne prenait pas part à ses conneries et décrété qu'il était le plus charmant et le plus beau, en rajoutant couche sur couche à chaque fois. De quoi bien remuer leur estime. Secouant la tête en soupirant, le sourire toujours présent, elle finit par sortir bien plus sérieuse un « je suis heureuse que tu ne changes pas » quelques peu murmuré. Puis, reprenant de son aplomb, son minois se fit diabolique et elle lui sauta sur le dos. « Allez, assez fait le fier ! Porte moi jusqu'en bas puisque tu es à mon service ! » Il s'en mordrait les doigts, mais il était trop tard ! Rigolant fière d'elle, la jeune fille vint ébouriffer sa tignasse à portée de main tandis qu'elle se calait confortablement contre son dos, large et chaud.

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James ne garda pas bien longtemps son air faussement vexé. Déjà son sourire s'élargissait alors que la jeune fille surenchérissait à ses bêtises. Il rigola quand elle se qualifia de "jeune fille bonne à marier". Pas qu'il ne l'a trouvait pas jolie ou son caractère insupportable, loin de là en réalité. Tout simplement, il ne l'avait jamais considéré comme une copine potentielle. Il n'avait jamais pensé à elle comme tel, jamais essayé de la juger, savoir si elle pouvait faire l'affaire ou non. Ce n'était pas dans le sens négatif, plus parce qu'elle était devenue aux fil des années intouchables de par leur amitié. Elle était devenue plus précieuse à ses yeux qu'une fille parmi tant d'autres qui pourrait mérité un peu d'attention. Une amitié différente de celle qui unissait les maraudeurs, mais suffisamment importante pour rendre Lizzy spéciale et trop bien pour figurer sur le tableau de chasses que Sirius maintenait avec beaucoup d'énergie. Haaa ! Le classement des filles de l'école. Elle avait cela en horreur et ne cessait des les faire chier à ce sujet.

James fronçait les sourcils de réflexion au commentaire de la jeune fille. En réalité si Sirius était un véritable courrier de jupon, James draguait très rarement les filles. Ou en tout cas, il parlait bien plus qu'il n'agissait. Il faisait le malin, il aimait être au centre de l'attention, plaire, c'était certain. Mais il ne draguait pas à longueur de journée ni n'essayait d'embrasser toutes les filles de l'école. Il n'avait d'ailleurs jamais aimé qu'une seule fille jusqu'à présent et n'avait jamais été plus loin que des bisous langoureux dans des placards à balais avec les autres. Il avait le temps pour expérimenter plus, il n'avait que 16 ans après tout. Il la laissa conclure, ajoutant simplement un « je le savais » victorieux alors qu'elle lui confiait qu'elle était contente qu'il reste le même. Il préférait rester sur une note positive plutôt que discuter de ses petits défauts.

Un immense sourire étirait les lèves du garçon qui pensait continuer la descente plus tranquillement mais c'était sans compter les idées douteuses de son amie qui lui sauta sur le dos. Comme s'il était une mule. Par réflexe, il passa rapidement ses mains sous ses cuisses pour faciliter le portage, pas tant que la jeune fille était lourde, loin de là, mais cela aidait son dos. Pas gêné pour un gallion d'avoir les mains sur ses cuisses, il se permit de la taquiner alors qu'elle lui ébouriffait ses cheveux déjà en pétard. « haa tu vois que je suis ton preux chevalier ! Admet-le ! Admet que je suis le plus charmant des maraudeurs ! » Il tournait légèrement sa tête sur la droite, pour observer de profil la jeune fille qui était perchée sur son dos, un sourire de satisfaction aux lèvres, certain qu'elle allait acquiescer ses bêtises, il attendait sa réponse, condition tacite pour qu'il la porte sur son dos jusqu'à leur dortoir.

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James Potter

« Retenir équivaut à croire qu'il y a seulement un passé, lâcher prise, c'est savoir qu'il y a un avenir. »

Il était... Pas possible. Incapable de rester sérieux deux minutes, ne prenant que le bon et balayant le mauvais... Il avait un de ces ego qui vous font enfler les chevilles à foison. Et le pire c'est qu'il ne s'arrêtait jamais, la faisant lever les yeux au ciel et ne sachant plus quoi dire face à tant d'assurance. C'était le pire des idiots mais étrangement, c'était comme ça qu'elle l'aimait. Alors pour se venger, elle lui sauta sur le dos, retournant ses mots contre lui et s'en servant, ses petites jambes fatiguées par la montée de cette interminable volée de marche. Qu'il assume ses bêtises, elle, elle en profitait. Voyant qu'il l'attrapait et la stabilisait, elle se cru en sécurité et prit ses aises. Malheureusement, le jeune homme ne semblait pas avoir abandonné la partie, demandant son dû. Le plus charmant des maraudeurs, lui ? Fronçant ses sourcils face à cette demande incongrue elle finit par en rire, le trouvant vraiment gamin bien que mignon. Tournant son visage vers le sien, à quelques centimètres à peine, ses lèvres s'étirèrent avec sournoiserie, le narguant. « Tu aimerais bien. » Il était vrai qu'elle ne cessait d'encenser Remus et qu'elle devait probablement être la seule fille à ne pas se pâmer devant eux ou les complimenter. Mais elle savait juste pas faire ça et plus ils en demandaient, moins elle donnait, par simple esprit de contradiction. Au fond, ce n'était pas qu'elle en préférait un à un autre, elle n'avait même jamais réfléchi à la question. Elle ne les avait d'ailleurs jamais considéré comme des hommes à la réflexion, enfin plutôt, comme autre chose que des amis, incapable de dire celui qui pourrait lui plaire et quelles qualités la ferait frémir. A quoi bon ? Qui la regarderait ? C'était tellement plus facile ainsi. Secouant la tête négativement, elle fit mine de réfléchir avant de replonger son regard dans le sien. « On va dire que j'accepte que tu sois mon preux chevalier jusqu'à la salle commune. Comme ça, j'aurais vraiment l'exclusivité. » Du moins, en principe. On était jamais à l’abri d'une rencontre qui le ferait dévier. « En revanche, tu peux toujours courir pour que je te donne la première place. La seconde peut se négocier par contre. » Le sourire s'agrandit tandis qu'elle continuait de le fixer, semblant à moitié lui faire une fleur, à moitié se moquer. C'était tellement tentant en même temps, de le taquiner... « Et aucun chantage ne sera accepté, la princesse n'est pas la pour négocier. » Ça paraissait tellement stupide dit comme ça, mais tant qu'à s'amuser, autant jouer le jeu jusqu'au bout.

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Sujet: Re: Rules are made to be broken ft. Lizzy Kang